un coin de ciel bleu pour les dserts mdicaux
La direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (Drees) des ministères sociaux publie une étude sur "La démographie des infirmiers à l'horizon 2030". Alors que la question des déserts médicaux est devenue un enjeu majeur de santé publique, il ne faut pas oublier le rôle essentiel des infirmiers hospitaliers ou libéraux (ces derniers jouant, en outre, un rôle spécifique dans le maintien à domicile des personnes âgées). Avec 520.000 personnes en activité au 1er janvier 2010, les infirmiers sont en effet la première profession de santé, devant les médecins (212.000), les pharmaciens (75.000) et les masseurs-kinésithérapeutes (71.000).
S'appuyant sur des projections sociodémographiques, l'étude publiée par la Drees permet "de simuler, sous certaines hypothèses, l'impact probable de mesures de régulation et de changements de comportements sur l'évolution des effectifs d'infirmiers". Comme d'habitude, la Drees passe en revue plusieurs scénarios, mêlant des hypothèses sur la formation, l'entrée dans la vie active, les déroulements de carrière ou encore les cessations d'activité. Alors que les projections démographiques relatives aux médecins libéraux sont très pessimistes, sinon catastrophiques (voir notre article ci-contre du 25 novembre 2010), le scénario "tendanciel" pour les infirmiers - autrement dit le plus probable - révèle une bonne surprise.
Une nette réduction des inégalités entre régions
En effet, le nombre d'infirmiers en activité devrait continuer d'augmenter jusqu'en 2030, mais à un rythme de moins en moins soutenu. Au cours des vingt dernières années, les effectifs de la profession ont progressé d'environ 2,89% par an, avec une accélération sur ces dernières années (3,2% par an depuis 2000). La densité est ainsi passée de 633 infirmiers pour 100.000 habitants en 2000 à 809 en 2010. Selon le scénario tendanciel (+1,3% par an), le nombre d'infirmiers en activité atteindrait 657.800 en 2030, soit 37% de plus qu'en 2006, tandis que l'âge moyen resterait stable (entre 40 et 41 ans). L'hôpital public demeurerait le principal employeur (49% du total), mais les effectifs d'infirmiers libéraux connaîtraient la plus forte croissance (+ 2,9% par an), passant ainsi de 57.800 en 2006 à 116.100 en 2030. Leur part dans les effectifs de la profession monterait de 12 à 18%.
Autre bonne nouvelle : la densité d'infirmiers devrait augmenter dans l'ensemble des régions, tout en réduisant nettement les écarts entre les territoires. L'étude y voit notamment la conséquence du dispositif conventionnel d'incitation/désincitation à l'installation dans les zones sous-dotées ou surdotées (voir nos articles ci-contre du 25 octobre 2010 et du 20 janvier 2009). Alors que douze régions métropolitaines affichent aujourd'hui une densité d'infirmiers libéraux inférieure de plus de 20% à la moyenne nationale (91 infirmiers pour 100.000 habitants), elles ne seraient plus que deux en 2030 : l'Ile-de-France et la Haute-Normandie. A l'inverse, seules quatre régions - Bretagne, Corse, Languedoc-Roussillon et Limousin - connaîtraient une densité supérieure de plus de 20% à la moyenne nationale, contre sept aujourd'hui. Le Limousin serait alors la région la mieux dotée de France, avec 236 infirmiers libéraux pour 100.000 habitants (pour une moyenne nationale de 164).
A noter : en même temps que son étude sur les projections à l'horizon 2030, la Drees publie les résultats d'une autre étude, consacrée à "La profession d'infirmière : situation démographique et trajectoires professionnelles". Celle-ci, qui recoupe pour partie la précédente, repose sur une approche plus descriptive, portant sur le "stock" actuel des infirmiers.
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