EuropaCity reoit un avis dfavorable dans le cadre de l'enqute publique
"Le projet d'aménagement du triangle de Gonesse est peu compatible avec la notion de développement durable à différentes échelles." C'est la conclusion de Ronan Hébert, commissaire-enquêteur dans son rapport d'enquête publique sur la révision générale du plan local d’urbanisme (Plu) de la ville de Gonesse (Val d’Oise), publié le 24 août 2017. En cause : le projet de méga-complexe EuropaCity, lancé en 2011. Porté par une filiale d'Immochan (groupe Auchan), Alliages et Territoires, et un groupe chinois (Wanda), il prévoit la création sur le triangle de Gonesse de 80 hectares de commerces, hôtels, centres de loisirs et espaces d'affaires à l'horizon 2024.
Or les orientations du projet "sont modérément compatibles avec le pilier économique", justifie le commissaire dans son rapport de plus de 200 pages. D'après les estimations annoncées, le projet devrait créer entre 7.400 et 8.100 emplois. Mais des doutes ont vite pris place quant à la possibilité pour les habitants de profiter de ces emplois. D'après le rapport, les emplois et la richesse créés pourraient en fait se faire au détriment des activités présentes sur les territoires voisins, avec potentiellement la création de friches commerciales et tertiaires. Le conseil régional d'Ile-de-France avait d'ailleurs insisté sur la nécessité de rester attentif aux pôles économiques existants et notamment aux commerces de centre-ville.
Des objectifs d'emploi peu en phase avec le niveau de formation local
Même position du commissaire-enquêteur pour le volet social du projet, jugé peu convaincant. "Les objectifs en matière d'emploi sont peu en phase avec le niveau de formation local", insiste-t-il. Le transfert d'emplois pourrait impliquer la destruction d'autres emplois sur les territoires voisins. Un mécanisme non compatible avec un développement équitable. Interrogé en juin 2017 par Localtis, le maire de Gonesse avait fait part de ses doutes quant à l'accompagnement proposé par l'Etat et la région en matière de formation pour que les habitants puissent prétendre aux emplois créés…
Même sur le plan environnemental, le rapport estime que "les orientations ne sont pas satisfaisantes, avec des impacts sur le changement climatique, la destruction de ressources et l'atteinte à la biodiversité".
Pour toutes ces raisons, le commissaire-enquêteur juge le projet dans sa forme actuelle "pas totalement satisfaisant d'un point de vue environnemental, social et économique pour être acceptable". Il préconise de réduire ses impacts environnementaux à travers la diminution de la consommation de terres agricoles et souhaite que le projet intègre les zones d'activités actuelles qui nécessitent une rénovation/redynamisation/densification/transition pour redevenir attractives et ne pas risquer de devenir des friches. Autre préconisation : mieux appréhender les impacts sociaux et économiques à l'échelle du Grand Roissy pour ne pas détruire des équilibres socio-économiques existants. En conclusion, le commissaire indique que la dimension du projet relève davantage d'un plan local d'urbanisme intercommunal.
Pour le Collectif pour le triangle de Gonesse (CPTG), qui porte un projet alternatif, l'avis défavorable du commissaire-enquêteur est "une très bonne nouvelle pour terminer l'été", comme il l'affiche fièrement sur son site internet. L'avis n'est pourtant que consultatif. La ville de Gonesse le rappelle dans une communication sur son propre site, signalant également que les conclusions "ne sont pas de nature à remettre en cause le principe de l'aménagement du triangle de Gonesse, ni même à entacher la détermination de la municipalité à offrir une meilleure qualité de vie aux habitants de l'Est du Val-d'oise en général et aux Gonessiens en particulier". Elle devrait faire connaître sa réaction et sa position durant la première quinzaine de septembre.
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